mardi 8 décembre 2009

Pétain Darlan, c'était le bon temps

Un post sur Le dernier métro de François Truffaut juste pour le plaisir de l'illustrer par cette photo.

J'ai lu une longue analyse pédagogique du film, bien construite mais très agaçante, car elle me rappelle mon cours d'histoire de troisième sur l'occupation. "Période trouble, sombre...". Pour parler des collabos, des délateurs, des antisémites, tous bien Français, on y va encore avec des pincettes et du bout des lèvres.

C'est peut-être aussi ça défendre l'identité française, faire comme ma professeure d'histoire du collège, nous expédier l'affaire en expliquant que Pétain n'avait plus toute sa tête. Ou ce professeur de philosphie qui a vu la haine allemande s'abattre sur le théâtre, qui a vu la résistance aux Allemands, quand Truffaut filme surtout la menace de tous ces Daxiat opportunistes et zélés. Une manière inconsciente de sauver la face, notre face de Français.

Et ce film alors? J'ai souffert pendant deux heures de cette tension. La peur de la dénonciation, de l'arrestation, de la déportation, de la torture et aussi, pardonnez-moi de mettre ça sur le même plan, c'est la faute à Truffaut, la peur de la première, la troupe en coulisse, le public attentif, l'avenir de la compagnie en jeu. Comme dirait Raymond le régisseur, le théâtre c'est comme les chiottes et le cimetière, quand faut y aller, faut y aller. Remplacez théâtre par résistance, c'est beaucoup moins drôle, mais il y en aura quand même pour y aller.

Alors quand tout se dénoue enfin, lentement, que la tension retombe, on sort son mouchoir et on va se coucher soulagé.

photo: toutlecine.com

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