mardi 6 octobre 2009

Michel Vinaver ou le retour du trac

J'ai découvert Michel Vinaver il n'y a guère plus d'un an, ma culture théâtrale étant assez limitée et en tous cas récente. C'était à l'occasion du passage de Schiaretti au théâtre de la Colline pour Par-dessus bord. Une longue fresque tragi-comique passablement inspirée de la vie de l'auteur, à ceci près que les papiers toilettes ont remplacé les rasoirs. C'est peu dire que j'ai été emballé par cette belle journée de samedi, par les acteurs, par la mise en scène et par le texte.


J'ai donc foncé dans une librairie voir s'il n'y avait pas moyen de trouver quelque chose pour notre troupe de théâtre. Les critères de sélection chez Aux dires d'Ascalie étant, comme souvent dans le théâtre amateur, assez prosaïques (8-12 comédiens, rôles équilibrés), mon choix s'est vite porté sur L'émission de télévision. Je n'en dirai pas plus sur le contenu de la pièce, vous verrez par vous-même l'année prochaine sur scène, en vrai.


Je devrais maintenant vous parler de ce Michel Vinaver, c'est l'objet de ce post. Mais ça me gêne finalement. Je me suis attaché au bonhomme en lisant des entretiens par ci par là, en regardant quelques vidéos qui traînent sur le Net. Alors maintenant je rechigne à en parler. Et même, pour la première fois, je commence à éprouver la peur de décevoir ; de décevoir l'auteur par notre spectacle je veux dire.
Jusqu'à présent j'avais joué dans des pièces d'auteurs morts ou plus ou moins quelconques, là c'est autre chose. Alors à moins qu'il ne passe pas l'hiver (à 83 ans ce genre de chose arrivent, même aux plus grands), il sera forcément tout près. Et même si la grippe l'emporte, et bien ça sera dur de ne pas y penser en coulisse. En y réfléchissant ça serait même bête, tiens, de ne pas y penser. Penser à l'auteur avant de rentrer sur scène... Mais oui, voilà où il se cachait le trac ! celui qui m'a fait défaut ces dernières années.


Allez pour le plaisir, un petit extrait au hasard :

"Il y avait le commissaire Gémier avec deux de ses inspecteurs Golet et Mérolleau il y avait le substitut à d'autres tables il y avait des filles du New York elles dévidaient leurs histoires à n'en plus finir et puis j'ai marché

J'ai remonté la rivière entre trois et cinq heures la Loire a quelque chose de magique le jour se levai quand je me suis retrouvé devant ma porte un bain tout juste tiède je me suis rasé

Sortez-moi le dossier Blache"


Crédits photos : Christian Ganet, Martin Bureau/AFP, moi-même.

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