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lundi 24 mai 2010

Des choses comme ça


Dans la série ma première fois grâce à Godard : la première fois que j'entends vraiment le vrai son d'une vraie boite de nuit dans un film de cinéma. Et pour magnifier le tout, enregistré probablement avec le micro d'un téléphone portable.

Ce sont des choses comme ça qui, mises bout à bout, font un chef d'oeuvre. Peut-être pas 10, mais tiens : 9,2.

(Photo: capture d'écran de la bande-annonce)

samedi 3 avril 2010

One plus One makes Two

Sur une affiche (l'originale ?), le premier One est collé à Godard, le deuxième aux Rolling Stones. Pas de place pour les questions, One + One est un film de Godard sur les Rolling Stones, comme il ferait un film sur (depar)Dieu.

Hélas pour le producteur, c'est autre chose. D'abord parce que un et un font deux (et deux est différent de un), ensuite parce que Godard, ce qui l'intéresse c'est la politique. Alors One pour les Stones et One pour Mao ?

Le montage du film me laisse penser que oui, mais quel rapport entre les deux One ? Un et un ne font plus un certes, mais on n'additionne pas pour autant les torchons et les serviettes. Et pourtant c'est bien écrit sur l'écran : One plus One makes Two. Grrr, je tourne en rond comme la caméra au milieu des militants du Black Power.

Tiens, tiens, mais elle tourne aussi en rond dans le studio d'enregistrement, la caméra ! Elle nous fait une double révolution donc. Où chacun tourne dans son coin.

(photo: toutlecine.com)

mercredi 13 janvier 2010

La terre de la folie est au quartier latin

Ce qui me choque dans le dernier film de Luc Moullet, diffusé en avant-première pour le gratin cinéphile parisien dont je suis flaté de faire partie de temps en temps, ce n'est pas l'incongruité de son propos. (A mon grand étonnement, beaucoup s'y sont fait prendre parmi les spectateurs. Qu'un public a priori si cultivé se demande sincèrement s'il y a vraiment un taux anormalement élevé de pétage de plomb entre Digne et Manosque, c'est finalement ce qu'il y a eu de plus cocasse au cours de cette soirée.)

Non, ce qui me choque, c'est que Luc Moullet "le rebelle", pour reprendre le titre de son film préféré, ait utilisé des ficelles indignes d'un cinéaste d'une si grande réputation, de celles qui flattent les instincts les plus vulgaires tapis en chacun de nous. Car moi aussi j'ai ri, et j'ai mal d'avoir ri. D'avoir ri aux discours maladroits et soigneusement triés des personnes interrogées sur ces meurtres, probablement persuadées de participer à un reportage sérieux, essayant donc de trouver les mots supposés justes pour la circonstance, c'est-à-dire les mots neutres du gendarme, du témoin modèle dans les émissions de télévision à grande écoute ("c'est alors que j'ai trouvé l'individu allongé sur ma femme, ce qui m'a paru un peu anormal"... je cite de mémoire en déformant un peu), inconscients de la duperie.

Si tous les témoignages avaient été joués par des acteurs, conscients des intentions du film et cherchant à produire l'effet comique souhaité par le réalisateur, je suis tenté de penser que ce film serait une merveille. Or seuls Moullet et quelques complices sont dans la confidence et pour cause. Il font d'ailleurs leur travail à merveille, mais ils ont beau jeu, sous prétexte de pratiquer l'autodérision, de se dire à égalité avec les témoins piégés, livrés à la moquerie des spectateurs du grand monde, sans possibilité pour eux de se défendre. Le jeu pour un acteur est une armure qui le protège du jugement des spectateurs, parce que le jugement vise le jeu et non la personne. Puisque chez Moullet ces gens ne "jouent" pas, tous les coups portent et blessent, d'autant plus facilement qu'on s'est bien gardé de les prévenir qu'ils allaient figurer dans une comédie.

Je suis navré que monsieur Straub présent ce soir, ne comprenne pas cela ou ne veuille pas le comprendre pour protéger son copain. Navré qu'on oublie qu'il n'y a d'art que dans la conscience de son art, que dans l'intention de faire une oeuvre. On ne fait pas d'oeuvre à l'insu des protagonistes, au mieux on fait de la propagande, au pire on fait de la télévision.

Loin de Chaplin ou de Buñuel, la terre de la folie n'est donc pas une oeuvre d'art, mais un film raté parce que malhonnête. J'en suis bien triste parce que je ne m'attendais pas à ça de la part de Luc Moullet, bien triste parce que le reste du film, d'une vraie valeur comique, est bêtement gâché par cette irruption de cynisme télévisuel.

dimanche 27 décembre 2009

Purgatoire Eroica

Comme tous les Parisiens, j'ai découvert Kiju Yoshida à l'occasion de la rétrospective du Centre Pompidou l'année dernière. J'avais été impressionné par la force esthétique des quelques films que j'étais allé voir, mais dans le fond, il ne m'en était pas resté grand chose. Grâce à la réédition en DVD de ses films par Carlotta, je fais une nouvelle tentative pour me plonger dans l'oeuvre de Yoshida. Au programme, Purgatoire Eroica.

Disons-le tout de suite, je n'ai rien compris. Deux heures de lutte contre le sommeil, d'énervement contre le doublage son des claquements de chaussures sur le sol digne des pires dessins animés japonais, deux heures à vérifier si au moins ils tombaient bien à chaque pas, au lieu de suivre les dialogues rendus soporifiques par les circonstances.



Côté esthétique, je pourrais en parler plus facilement, tant les efforts du réalisateur en matière de cadrage et de mouvement de caméra sautent à la figure. D'abord époustouflé, on finit écoeuré par cette orgie visuelle. Puis-je dire qu'il en a trop fait ? J'hésite, parce que c'est plus son talent qui donne la nausée qu'une quelconque insuffisance. Insuffisance... de toute façon ça n'est vraiment pas le mot.

Peut-être est-ce le genre de film à voir plusieurs fois pour arriver à recoller les morceaux qui flottent sans se toucher dans mon cerveau. Peut-être, mais à condition d'arriver à se soustraire aux bruits de chaussures sur le carrelage. C'est pas gagné.

jeudi 10 décembre 2009

Allô, Dimitri ?



Chère Claire, Cher Benoît, merci pour ce bel hommage à l'un de mes films préférés !

mardi 8 décembre 2009

Pétain Darlan, c'était le bon temps

Un post sur Le dernier métro de François Truffaut juste pour le plaisir de l'illustrer par cette photo.

J'ai lu une longue analyse pédagogique du film, bien construite mais très agaçante, car elle me rappelle mon cours d'histoire de troisième sur l'occupation. "Période trouble, sombre...". Pour parler des collabos, des délateurs, des antisémites, tous bien Français, on y va encore avec des pincettes et du bout des lèvres.

C'est peut-être aussi ça défendre l'identité française, faire comme ma professeure d'histoire du collège, nous expédier l'affaire en expliquant que Pétain n'avait plus toute sa tête. Ou ce professeur de philosphie qui a vu la haine allemande s'abattre sur le théâtre, qui a vu la résistance aux Allemands, quand Truffaut filme surtout la menace de tous ces Daxiat opportunistes et zélés. Une manière inconsciente de sauver la face, notre face de Français.

Et ce film alors? J'ai souffert pendant deux heures de cette tension. La peur de la dénonciation, de l'arrestation, de la déportation, de la torture et aussi, pardonnez-moi de mettre ça sur le même plan, c'est la faute à Truffaut, la peur de la première, la troupe en coulisse, le public attentif, l'avenir de la compagnie en jeu. Comme dirait Raymond le régisseur, le théâtre c'est comme les chiottes et le cimetière, quand faut y aller, faut y aller. Remplacez théâtre par résistance, c'est beaucoup moins drôle, mais il y en aura quand même pour y aller.

Alors quand tout se dénoue enfin, lentement, que la tension retombe, on sort son mouchoir et on va se coucher soulagé.

photo: toutlecine.com

dimanche 6 décembre 2009

Les fraises des bois

Il faisait gris le matin, puis il a plu très fort à midi, puis il a fait grand soleil l'après-midi. Trop tard, les après-midis de décembre sont toujours sombres. C'était l'occasion de regarder un petit Bergman : les fraises sauvages. C'est-à-dire les fraises des bois, indomptables, invendables, immangeables hors de leur milieu naturel. Six mois à patienter.


Photo: Les Cahiers du cinéma

dimanche 22 novembre 2009

la disparue


Un jour de novembre humide et gris mais doux, la clé des souvenirs enfouis d'Irène et de toutes les disparues. Je photographie pour ne pas écrire et l'on m'offre trois carnets vierges. Il ne me suffisait donc pas de photographier, il me faudra aussi rédiger. Pour noter quoi? Pour me souvenir?
Un vingt-et-un novembre deux mille neuf, me souvenir de l'Irène d'Alain Cavalier, disparue depuis quarante ans. Il faisait doux.

vendredi 23 octobre 2009

Ennio, j'ai mal dormi

J'ai mal dormi l'autre nuit. Mes neurones se sont synchronisés pour faire tourner en boucle l'air de Giu la testa, jusqu'à la syncope. Après 2h30 de cure intensive au cinéma Grand Action, ce n'était pas étonnant faut dire. J'aime bien Ennio Morricone, vraiment. Mais ce coup-ci, peut-être qu'il a un peu trop abusé des sham sham sham. Je mets une baffe, sham sham, je massacre des révolutionnaires Mexicains, sham sham, je fais une bise à ma fiancée, sham sham... L'effet est surprenant.

D'habitude la musique de film, comme à l'opéra, dirige les émotions, au cas où les images n'auraient pas suffi, on n'est jamais trop prudent. Et puis il y a Godard. Et j'ajouterais il y a aussi Giu la testa. Je n'ose pas dire il y a Sergio Leone, parce qu'il faudrait que je me tape ses autres films pour voir comment c'est foutu, et là amis lecteurs, je préfère vous laisser me faire un compte-rendu, ça sera l'exercice de la semaine.

Il y a Giu la testa dont la chanson (composée de plusieurs thèmes c'est vrai) nous est servie à toutes les sauces. Alors je ne sais pas vous, mais moi ça m'a perturbé, l'émotion ne venait pas. Pourtant il s'en passe des choses dans ce film, on nous gâte : du burlesque, de la violence, de la politique, des fleurs bleues... Par exemple, ce plan terrible, en vue subjective de l'Irlandais qui découvre le massacre dans la grotte et dont le regard s'arrête sur le visage du petit enfant mort. Je crois bien que, arrêtez-moi si je me trompe, que ça a fait sham sham sham pile à cet instant. Franchement, ça m'a fait bizarre. De deux choses l'une, ou bien ils (Ennio et Sergio, des saboteurs mystérieux ?) ont lancé la chanson n'importe quand parce qu'ils se sont dit que ça faisait bien une minute qu'on ne l'avait pas entendue, et pas de chance, le passage du sham sham tombe sur les images de cadavres, ou bien il y a du Godard là-dedans. Je veux dire dans l'utilisation des images pour ce qu'elles sont, de son pour ce qu'il sonne, je mélange le tout, et je fais un sacré film.

Là, ça m'a échappé.

samedi 17 octobre 2009

Supper at Tiffany's

C'était une belle soirée d'anniversaire, une délicieuse soupe de poix cassés, une bonne couverture et le DVD de Diamant sur canapé. Audrey Hepburn est tellement convaincante en Holly Golightly, que je pardonnerais presque au film d'être l'adaptation cinématographique la plus tragique que j'ai jamais vue (mais j'ai la mémoire courte). Du foutage de gueule dans le plus pur style hollywoodien.



Toutes les critiques se sont arrêtées à la grotesque caricature interprétée par Mickey Rooney du voisin Japonais. Et c'est vrai qu'à côté de Rooney, les sketchs de Michel Leeb sont fins comme du Desproges. Mais c'est vraiment rien à côté de la réinterprétation de l'histoire écrite par Capote. Au lieu d'un hymne bouleversant à l'amitié et la liberté (du moins, c'est ce que j'ai voulu en retenir), on se farcie une guimauve moralisatrice où l'on nous enseigne que chez Tiffany's, ils sont très gentils avec la clientèle (pas comme dans les bibliothèques publiques tenues par des employés acariâtres) et que pour être heureux dans la vie, il faut se marier et se dévouer à son époux.

Blake Edwards, dis-moi que tu as fait ce film rien que pour l'argent. Et pour Audrey...

Photo volée sur dvdbeaver.com

dimanche 4 octobre 2009

Lola


Je ne voulais pas parler de Lola de Jacques Demy puisque je viens de voir Model shop, la suite en quelques sortes car on la retrouve dix ans plus tard perdue à Los Angeles. La très belle suite. Alors je ne parlerai de rien, je vous laisserai juste regarder cet extrait de Lola où la jeune fille découvre l'amour. Ca paraît culcul dit comme ça, en plus il y a un drôle de ralenti au milieu, mais c'est beaucoup plus fort en images qu'en paroles. Vu que les images sont malheureusement moches et déformées, il faudra faire preuve d'un peu d'indulgence ou venir voir le DVD chez moi.





Ajout de dernière minute. De même que Demy aimait lier ses films par des personnages communs, je voudrais faire un lien entre Model shop et un film que j'ai vu il y a quelques jours (et qui m'a emballé). Je m'explique : la copine de George, celle qui est jolie mais un peu cruche, va au cinéma voir un film Tchèque dont l'héroïne est sensée lui ressembler. Permettez-moi donc d'affirmer qu'il s'agit des Amours d'une blonde de Milos Forman, ce qui serait une belle coïncidence de plus dans ma vie de cinéphile du dimanche.

Le lecteur cherchera à faire une analyse comparée de ces deux films pour pointer les ressemblances. Moi, je vais me coucher.

Ajout de dernière seconde (il faudra que j'apprenne à rédiger mes posts en une seule fois), la photo comparative. Donc en haut, la Tchèque et en bas, l'Américaine.

mercredi 30 septembre 2009

Les amants du Pont Neuf

Je vois le film, je pense à des choses tristes et belles et le lendemain je prends le métro à côté de Denis Lavant.
C'était un présage, mais j'attends toujours le dénouement.